Interview - Au coeur du clash
Rencontrons une médiatrice sociale passionnée par son métier. À 27 ans, elle est référente de la mission "Au Cœur du Clash" qui s'intéresse aux problématiques de cyberharcèlement et à la médiation en ligne. Dans cette interview, elle nous partage son parcours, ses motivations et les défis rencontrés dans son travail.
Bonjour, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ?
J'ai 27 ans et je suis médiatrice sociale, référente de la mission Au Coeur du Clash, skate, et vie nocturne, et là je vais passer en quartier, secteur centre-ville avec Anaïs.
Quand es-tu arrivée au sein du GIP et est-ce que tu as été mise sur cette mission tout de suite ?
Je suis arrivée au sein du GIP Médiation de Bordeaux en novembre et j'ai été recrutée pour la mission Au cœur du clash.
Qu'est-ce qui t'a intéressée dans cette mission-là ?
J'aime bien travailler avec les jeunes. J 'ai fait beaucoup d'animations avant.
Du coup, je trouvais ça chouette de retravailler avec les jeunes sur Internet, sur le cyberharcèlement, parce que moi, je passe beaucoup de temps sur Internet et sur YouTube et sur toutes les plateformes. Je trouvais ça chouette de pouvoir travailler avec eux, mais qu'ils n'aient pas un adulte qui vienne leur dire « Internet, c'est nul, allez jouer au ballon dehors ».
Je voulais vraiment pouvoir discuter avec eux d'Internet pour leur expliquer comment on peut l'utiliser correctement, parce qu'il y a plein de trucs très chouettes sur Internet, et voilà, pas arriver avec une posture hyper moralisatrice pour leur dire « vous faites n'importe quoi », mais les accompagner pour avoir une démarche un peu responsable sur les réseaux.
Est-ce que tu pourrais me dire la genèse du projet, d'où ça vient, au cœur du clash, et pourquoi ça a été mis en place ?
Je n’étais pas là quand ils ont mis en place le projet.
Je crois que les médiateurs ont beaucoup discutés avec les jeunes et je pense que c'est Salim et Anicia (2 médiateurs sociaux) aussi qui étaient porteurs de ça, avec le triporteur numérique, au collège Lenoir. Ils ont beaucoup parlé avec les jeunes et en est ressorti ces problématiques de cyberharcèlement, notamment sur les groupes de classe, où les jeunes, du coup, ils créent des groupes de classe, où ils ajoutent d'autres jeunes d'un peu partout. Il n'y a pas du tout de modération sur le contenu et ils s'envoient tout et n'importe quoi à n'importe quelle heure et c'est beaucoup ressorti. Après c'est Sébastien (ex directeur du GIP Médiation) qui a travaillé sur le projet, c'est lui qui a écrit le projet, qui a prévu les deux parties en podcast et en intervention collège et après il m'a recruté.
Il y avait quelqu'un avant moi aussi qui a fait pendant un an le podcast, mais je ne suis pas sûre qu'ils intervenaient en collège. Je ne sais pas s'ils faisaient les mêmes interventions.
Je ne veux pas dire de bêtises, mais il n'y avait pas à ce moment-là dans les classes, uniquement aux abords. Je crois que c'est ça, où vraiment là, ils ont pu discuter et noter les choses à travailler justement avec les jeunes, ce qui les intéressait, et c’est comme ça aussi qu'ils ont construit le projet.
Donc ce projet existe depuis 2 ans ?
Ça fait deux ans.
Est-ce que cette mission est en lien avec la médiatrice à l'école ou pas ?
Je suis en lien avec la médiatrice à l'école, oui. Elle a formé notamment les volontaires en service civique qui interviennent sur le projet.
Elle les a formés sur la gestion de conflits. Et on discute aussi de nos pratiques Puisqu'on a le même public.
Donc, c'est intéressant d'échanger avec elle.
On devait intervenir sur le Grand Parc (secteur d’intervention de Bianca) mais finalement, ça ne va pas se faire.
Mais il y a tout de même ce lien avec la médiatrice à l'école
Est-ce que d'ici la fin de l'année scolaire, ça peut être envisagée cette intervention au sein du Collège Grand Parc ou tu ne penses pas du tout ?
Sous la forme de ce qu'on fait actuellement, je ne pense pas qu'on ait le temps de faire les séances. Par contre, ce qu'on essaye de faire, on travaille ça au retour des vacances avec les volontaires, c'est d'avoir un format un peu plus libre avec les jeunes, un format moins scolaire, par rapport à l'année dernière et que nous on n'a plus du tout, pour pouvoir aller aux abords des collèges et justement discuter avec les jeunes, avoir un truc qui sort un peu du cadre scolaire. Parce qu'ils nous parlent beaucoup en classe, mais il y a quand même soit les professeurs, ça reste quand même scolaire. Des fois, quand on sort, ils viennent un peu parler avec nous.
Ça manque un peu ce côté informel. On aimerait bien le mettre en place. Du coup, on s'est dit que ce serait intéressant de le faire au Grand Parc parce qu'on n'y va pas du tout.
Et au-delà de l'intervention sur cet établissement-là, est-ce que tu trouves qu'il y a un apport justement de la médiation à l'école, de manière générale, même si ici c'est représenté forcément par Bianca, mais est-ce que tu as la sensation que la médiation à l'école, elle a un apport justement dans cette mission ?
Oui, parce qu'on a essayé d'en parler, nous, avec les jeunes, avec les sixièmes.
On leur a expliqué ce que c'était la médiation à l'école, on leur a présenté ce que la médiatrice à l’école faisait, pour qu'eux aussi puissent s'approprier ce que c'est que la médiation et le mettre en place sur leur groupe de classe. Nous, c'est ça le but.
On leur a fait faire l'expérience sur une semaine de mettre des élèves médiateurs sur leur groupe de classe.
Et en fait, ça a plutôt bien fonctionné. Quand il y avait des conflits qui commençaient sur le groupe de classe, les élèves avaient fait un sous-groupe sur WhatsApp avec les élèves médiateurs, et les élèves médiateurs disaient « est-ce que vous voulez qu'on vous aide à régler le conflit pour apaiser le groupe » afin que tout le monde n'ait pas une vague de notifications et de bêtises. Et en fait, ça a bien marché sur la semaine.
On ne les voit pas assez pour pouvoir faire durer le projet. Moi, je pense qu'il faudrait des médiatrices à l'école dans toutes les écoles. Mais bon, c'est un autre sujet.
Mais oui, on essaye de se voir un peu plus avec la médiatrice à l’école. On a été à Angoulême toutes les deux. On a été voir les MAE à Angoulême. C'était hyper intéressant. Moi, je trouve ça génial, la médiation à l'école. C'est vraiment un super projet. Et on essaye de garder un lien qu'on n'avait pas hiérarchiquement. Ça colle assez bien, son projet et le mien, donc nous on essaye de se voir quand même un peu si on peut faire de l'échange de pratiques.
Et l'expérimentation là, elle s'est faite où du coup ?
Ça on l'a faite au collège Belcier, avec les 6e.
Et comment ça s'est déroulé ? Qui a mis en place justement ce travail de médiation par les pairs ? Qui l'a porté ?
Alors les volontaires et moi, leur avons proposé de le faire sur une semaine, ils étaient tous partants. Les volontaires sont séparés en deux. Il y en a une partie qui travaille sur le podcast et une partie sur les interventions collégiennes. Même s'ils échangent souvent entre eux et s’aident beaucoup, mais normalement, c'était assez distinct. Et on avait prévu ça avec les volontaires, de leur proposer de faire une petite expérimentation. Et les jeunes, ils ont été hyper réceptifs. On a présenté d'abord la médiation à l'école et ils ont dit bah oui c'est super on peut essayer et ça s'est très très bien passé. On a fait, je sais plus si on les a fait voter pour désigner les médiateurs.
Et en leur expliquant bien qu'on votait pas pour son copain parce qu'on aime bien son copain et nous on a essayé un peu de voir aussi les profils, parce qu'ils avaient peur un peu, ils disaient oui mais forcément on va défendre son copain et donc on a essayé de voir un peu tout ça.
Et du coup, il y avait quatre personnes, quatre jeunes dans la classe qui l'ont fait.
Avec cette classe-là, ça s'est super bien passé. L'autre classe, on n'a pas pu mettre en place parce qu'ils sont...Dans ce collège-là, on a une classe qui est hyper...investie dans le projet, qui adore le projet, ils travaillent beaucoup avec nous, et ils sont vraiment hyper réceptifs et très pertinents dans ce qu'ils disent.
L'autre classe, c'est un peu plus compliqué. On a eu du mal à le mettre en place. Moi, j'étais pas là la première fois que les volontaires sont allés dans la classe, et eux, ils m'ont dit que ça s'était pas bien passé du tout. Et en fait, quand j'ai repris après derrière avec eux, effectivement, la classe est hyper difficile. Et c'est là où je pense que la médiation à l'école, elle manque.
En amont, il faut faire des choses. Nous, ils sont vraiment arrivés…le projet s'appelait « Au cœur du clash ». Ils sont rentrés dans la salle en pensant qu'on allait passer deux heures à se clasher.
Ils pensaient qu'on faisait un rap contender. Ils étaient tous prêts à en découdre. C'était horrible.
Il a fallu les calmer. C'était quelque chose. Donc eux, ça va être plus compliqué, parce que si on met en place de la médiation avec eux sur leur groupe de classe, ça va être... Ils vont faire la police sur le groupe de classe. C'est pas possible, je pense.
D'accord. Et justement, quand vous parlez, quand vous évoquez ces sujets de médiation avec les classes, j'imagine qu'il y a un personnel pédagogique qui est présent avec vous ?
Oui.
Est-ce que vous avez leur retour en suivant là-dessus ou pas ?
Est-ce qu'ils sont assez investis sur le projet ou pas ?
Alors les profs, pas tellement. Ils viennent pour surveiller les classes et ils écoutent. Ils ne participent pas beaucoup, mais ils sont là. Cependant, au niveau des équipes, on a plutôt la documentaliste, elle est venue assister à une présentation. Il y a l'infirmière scolaire aussi qui est venue. Elle s'intéresse et pour voir ce qu'on fait pour ne pas refaire la même chose avec les jeunes et pour voir ce que nous on peut apporter parce que les volontaires sont hyper jeunes, donc eux ils sont sur tous les réseaux, ils sont très forts. L'échange avec les jeunes il est hyper simple et donc la documentaliste, ça lui permet aussi de voir des échanges de presque la même génération finalement, comme ça elle apprend aussi ces trucs.
Et l'infirmière scolaire, elle travaille beaucoup sur l'addiction aux écrans avec les jeunes, donc elle est venue aussi pour en savoir un peu plus sur ce qu'on faisait. Elle est vraiment dans une démarche de santé avec nous, elle vient pour voir ce que nous on peut lui apporter, si on a des billes à lui donner pour l'aider à parler des addictions avec les jeunes
J'imagine qu'il y a un bilan qui a été réalisé peut-être sur l’année précédente, Est-ce que tu es en mesure de me dire un peu quels ont été les impacts finalement ? qu'est-ce qui a fonctionné sur ce projet-là, et qu'est-ce qui, au contraire, serait plutôt à améliorer ?
Donc ça, c'est une première question, qui va amener à une deuxième question, du coup, pourquoi une deuxième saison, finalement ?
Alors, je n'ai pas eu le bilan, moi, de l'année dernière. De ce que j'ai compris pour la deuxième saison, c'était porté par Sébastien et par Unicité ce projet podcast et la première saison elle était chouette mais je pense qu'ils voulaient aller plus loin ils voulaient continuer essayer de faire un peu plus. Donc on a pu mettre en place, je ne sais pas si t'as écouté, la deuxième saison de podcast, mais on a continué, on en sort un par mois à peu près, et on a changé de format, on a toujours les micros-trottoirs. Et ça c'est la première partie, donc les volontaires ils vont interviewer des gens dans la rue. Et après on fait une table ronde, on collabore avec la radio Paul Bert, on fait une table ronde chez Paul Bert où on invite des gens qui débriefent sur la table ronde, sur le micro-trottoir. C'est hyper intéressant, les épisodes sont plus longs et on a vraiment un échange un peu plus posé. C'est vraiment top le format avec Paul Bert.
Ok, d'accord. Ah oui, je ne savais pas, du coup, c’est super.
Du coup, ce qui a fait qu'il y ait une deuxième saison, c'est l'idée que ça a bien fonctionné sur la première année et l'idée de vouloir aller plus loin justement sur la seconde année.
Est-ce que tu sais, donc là il y a on va dire le deuxième volet table ronde avec, c'est une radio du coup Paul-Bert c'est ça ? Ça fait partie du réseau Paul Bert en fait ?
Oui, c'est ça. C'est juste à l'étage.
Est-ce que tu sais, c'était quelle idée qu'avait Sébastien quand il parlait d'aller plus loin dans le projet ? Est-ce que c'était ça, justement, faire partie de cette radio-là ou est-ce qu'il pensait à autre chose ?
Je pense qu'il pensait à avoir plus d'écoute et peut-être faire un peu de com’ et être plus présent sur les réseaux sociaux. Ça on essaye, on est beaucoup sur Instagram, on essaye de l'être de plus en plus. C'est pas toujours évident parce qu'ils sont pas toujours là les volontaires.
Moi j'ai plein de trucs à faire, j'essaye d'alimenter pas mal le profil Instagram.
On a voulu faire un TikTok au début mais TikTok c'était trop compliqué de faire des prises de vue en même temps qu'ils font des prises de son, ça faisait trop de trucs à faire.
Je pense que Sébastien il voulait vraiment qu'on soit plus présent sur Internet, qu'on ait plus de visibilité. Mais le fait de faire des tables rondes en radio, ça, ça a été vraiment porté par les volontaires parce que j'en ai deux qui ont bossé dans des radios, qui, du coup, étaient hyper compétentes pour faire les prises de son. Et en fait, j'ai rencontré Paul Bert un peu par hasard, et du coup, on a collaboré ensemble. Et Sébastien était encore là quand...Non, il n'était plus là. Mais du coup, quand il a vu ça, il a dit c'est génial. Il était super content, parce qu'il écoute tout le temps les podcasts Sébastien. Mais oui, je pense qu'il voulait qu'on ait un peu plus de visibilité, ce qui est compliqué parce que c'est des compétences...Maintenant, pour avoir de la visibilité sur Internet, c'est des compétences hyper spécifiques. Je ne suis pas Community manager, je ne sais pas tout. Je sais faire des belles choses, faire des belles présentations, avoir un joli Instagram, mais c'est vrai qu’avoir des vues ou récupérer beaucoup d'audience, c'est compliqué pour nous. Ça, on a un peu plus de mal. C'est un métier.
C'est ce que j'allais dire. C'est un vrai boulot aujourd'hui.
Pour être intéressant sur l'année prochaine, qu'ils aient l'équipe de volontaires pour au cœur du clash et qu'ils aient peut-être un alternant en communication ou quelqu'un en plus qui puisse vraiment alimenter les réseaux et passer son temps dessus parce qu'il y a plein de choses à faire et les jeunes sont assez demandeurs en plus d'avoir de la présence sur les réseaux, nous ils nous en parlent beaucoup, « est-ce que vous avez Insta, est-ce qu'on peut communiquer, on peut regarder ce que vous faites ? » C'est vraiment leur support aussi, leur deuxième vie sociale.
Oui, oui, complètement. Oui, donc finalement, vos interventions, elles ne s'arrêtent pas une fois que vous avez fini. Eux, ils aimeraient justement, enfin, les jeunes que vous interviewez, du coup, eux, ils aimeraient justement que ça se poursuive et pouvoir échanger avec vous après votre intervention.
Oui c’est exactement ça.
D'accord, donc toi du coup tu vas finir cette mission-là, est-ce que tu sais si ça va tout de même se poursuivre, si quelqu'un va prendre le relais, comment ça va se dérouler sur la suite ?
Alors on a une réunion avec la coordo d'Unis-Cité qui gère les volontaires et Eléonore (directrice par intérim du GIP Médiation) normalement Je crois que c'est prévu que ce soit prolongé. Parce qu’Eléonore aussi m'avait demandée de faire une petite présentation pour l'AG.
Elle aime bien ce projet en plus. Je pense qu'ils veulent le prolonger. Après, je ne sais pas au niveau des financements comment ça va se passer, ni quel format ils vont choisir pour l'année prochaine. Je ne sais pas du tout. Mais oui, j'espère qu'ils vont le porter et qu'ils vont le poursuivre. Toujours en lien avec la médiatrice à l’école. Il y a plein de choses à faire avec la médiation à l'école et ce projet-là. Il faut faire un espèce de regroupement et travailler ensemble. Il y a de belles choses à faire.
Quels seraient les trois points positifs pour toi, de cette mission et les trois points, je ne vais pas dire négatifs, mais plutôt des préconisations éventuellement que tu aurais suite à ton expérience ?
Alors, en point positif, il y en a plein des points positifs.
- L'échange avec les jeunes sur les réseaux sociaux, mais un échange comme ce que je t'expliquais tout à l'heure, un truc vraiment positif sur comment ils utilisent les réseaux sociaux, c'est vraiment super enrichissant. Ils ont grandi avec ça, c'est des petits génies de l'ordinateur, c'est super intéressant de parler de ça avec eux, ils savent tout faire, ils sont vraiment...Moi j'apprends plein de trucs, alors que j'ai fait plein de trucs, mais ils sont...c'est incroyable.
- Un autre point positif, c'est qu'on apprend autant que ce que nous on va leur apporter. On apprend en même temps beaucoup. Le travail d'équipe, le travail avec les volontaires Unis-cité, comme eux aussi sont jeunes et eux aussi savent faire plein de trucs, il y a un échange, il y a un espèce de bouillon d'idées tout le temps. C'est trop cool. Ils sont hyper motivés. J'ai rien à leur dire jamais, c'est un travail qui les motive, c'est quelque chose qui leur tient à cœur et du coup, c'est toujours hyper pertinent et c'est super agréable de travailler sur ça.
- Et après, un autre point positif, qu'est-ce que je peux dire ? Les rencontres avec les invités sur le podcast. Du coup, on rencontre quand même plein de profils différents, on a fait des épisodes sur la sexualité, on a fait des épisodes sur le genre, Donc on avait des personnes de tous genres sexuels, on avait sur l'épisode sur le genre, on avait des trans.
Au niveau des rencontres, c'est hyper intéressant. C'est pareil en fait, c'est qu'on apprend autant que ce qu’on apporte. C'est hyper enrichissant, on apprend tout le temps, on voit plein de choses.
Moi je m'éclate, cette mission vraiment elle est géniale. - Et la préconisation...Il faut vraiment mettre en lien avec la médiation à l'école qu'il faut développer… En fait, il y a vraiment la médiation, si elle passe pas par l'éducation à un moment donné, ça peut pas fonctionner, il faut développer à l'école, il faut développer sur internet parce que les jeunes ils sont tous sur internet il faut vraiment le développer. Faire de l'aller vers avec les publics qu'on a oui mais avec les jeunes il faut faire de l'aller vers sur internet vraiment c'est hyper important point négatif je sais pas quoi dire en préconisation mais à part ça quoi vraiment faut des choses où.
- Il faudrait être accompagné de quelqu'un qui est formé ou d'une infirmière ou d'une psychologue avec les jeunes parce que des fois ils nous parlent de certaines choses où je suis pas formée et je me sens un peu désarmée et je ne sais pas quoi leur répondre alors j'essaie de faire au mieux mais c'est vrai que des fois quand on a des enfants qui viennent nous voir à la fin et qui nous disent « bah oui moi je comprends pas je pense que moi j'ai été harcelée toute mon école primaire » et là moi je suis un peu désarmée. Mon équipe, c'est pareil, parce qu'eux, ils sont hyper engagés dans tout ça, parce qu'ils l'ont tous subi, et du coup, ils sont hyper soutenants, mais on n'a peut-être pas...On les comprend beaucoup, on essaye d'être soutenants, mais on n'a peut-être pas les mots qu'une psy elle pourrait avoir, quelque chose d'un peu plus professionnel. Donc ça, oui, une infirmière ou une psychologue scolaire, ça peut être vraiment pas mal d'avoir quelqu'un sur le projet qui travaille sur cet aspect-là.
- Et plus de temps. Oui, c'est une préconisation. Nous, à Belcier, on y a été avec les deux classes, on a fait cinq ateliers. Moi, je trouve que ce n’est pas suffisant.
Je pense qu'il faut en faire plus. Après, c'est préconisé par l'État aussi, ils essayent de le mettre en place. Mais oui, il faudrait des choses un peu plus fixes, il faudrait un programme pour travailler avec eux sur ça, pas leur faire faire des cours de politesse.
Ce n’est pas ça qui est important, c'est autre chose. Mais c'est se mettre à leur place et les comprendre et faire des choses avec eux, pas les éduquer comme s'ils avaient grandi dans la forêt. C'est pour ça que c'est intéressant justement d’avoir des services civiques qui sont très proches en âge et du coup il n'y a pas ce côté justement parfois adulte, trop moralisateur, trop tout ça. Et on les sous-estime beaucoup les jeunes en se disant de toute façon ils font n'importe quoi sur les réseaux et non ils sont aussi très intelligents, c'est des enfants. Oui, ils font des bêtises sur les réseaux et des fois ça va loin et il faut les accompagner.
Mais c'est vrai que l'accompagnement, il ne passe pas juste par « je te confisque ton téléphone et on n'en parle plus ». Non, il faut discuter avec eux, il y a d'autres problèmes de fond. Et les enfants, ils ne sont pas méchants avec les autres enfants pour le plaisir, il y a quelque chose qui ne va pas et ce n'est pas juste en leur disant « tu prends 6 heures de colle, tes parents prennent ton téléphone ». Ce n'est pas réglé comme ça, il faut vraiment les accompagner et les prendre au sérieux. Moi, c'est ce que j'ai vu partout et beaucoup en animation et beaucoup là en parlant avec les jeunes ils ne se sentent pas pris au sérieux et ils ne sont pas pris au sérieux par les équipes pédagogiques. Mais parce que c'est normal. Bon là ça va un peu mieux parce qu'on a quand même beaucoup de jeunes dans les équipes pédagogiques mais les plus vieux ils comprennent pas du tout en fait ce lien avec leur téléphone, la souffrance que ça peut créer du cyberharcèlement. Ils sont complètement dépassés et ils ne sont peut-être pas assez formés. La formation pour les adultes aussi c’est important.